Both Directions At Once / Coltrane

Et un OVNI arrive ! «LA» session oubliée de Coltrane, 55 ans après. 
Pourquoi ? l’aurait-il souhaité ? 
Peu importe ce double album est un moment d’exception dans le panel de la standardisation morose et « gentille » du son du jazz.

C’est en mars 63, à Englewood Cliffs, « LE » quartet de Coltrane se réunit, avec McCoy Tyner au piano, Jimmy Garrison à la contrebasse et Elvin Jones à la batterie, aux manettes Rudy Van Gelder.
À la veille d’un enregistrement Mythique, l’album de ballades que J. Coltrane enregistra avec le chanteur Johnny Hartmann. Coltrane, toujours en recherche se situe entre deux quêtes nullement antinomiques ; l’une ancrée dans une tradition jazzistique qui se conscientise de plus en plus, l’autre dirigée vers une quête infinie de liberté et d’affranchissements des genres.

Sur les sept compositions enregistrées il y a trois inédits : « Slow Blues » et deux « sans titre » parmi les meilleurs à mon sens de J. Coltrane en qualité de compositeur. Deux reprises également « Nature Boy » et « Vilia » et un première trace « d’Impressions » qui sera officiellement enregistré quelques mois plus tard.
Quelle émotion que celle d’écouter ce quartet en plein développement, l’authenticité qui s’en dégage est bouleversante à bien des égards.

Plus qu’un témoignage anecdotique, « Both Directions at Once » est le chaînon qui manquait et qui nous parvient à point nommé.

Samedi 30 juin 2018, par Lukas Villevieille